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Replay " LIVE - Comment faire face à la perte d'un être cher?"

Dernière mise à jour : 30 janv. 2022

J’ai fait ce live peu de temps après le départ de Cléo. Je ressentais vraiment le besoin de partager sur le sujet avec vous.


Au moment de ce live, je n’avais pas encore commencé mon D.U. (Diplôme Universitaire) d’accompagnement au deuil, proposé par l’Hôpital Saint Louis à Paris.


Ce live reprend mon vécu et des données que j’ai pu recueillir, des témoignages aussi. Je ferai sûrement d’autres lives sur la thématique, une fois que j’aurais avancé et que j’en saurai plus, notamment grâce à mes formations.


Bon visionnage et/ou bonne lecture à vous !




Bonjour à tous,

(…) Ce live aujourd’hui, cela va être sur comment traverser la perte d’un être cher. Je voudrais aborder ce sujet aujourd’hui car c’est un sujet qui touche tout le monde, qui vous a sûrement déjà touché et qui, malheureusement, vous touchera à un moment ou à un autre de votre vie : c’est le départ de quelqu’un et comment faire pour traverser cette épreuve, ce moment de vie qui vient nous chercher à l’intérieur, qui vient vraiment nous secouer, nous chambouler dans notre quotidien, auquel on ne s’attend pas forcément.


Un être cher, qu’est-ce que c’est ?

Ça peut être un parent, un enfant, ça peut être un ami, un animal aussi comme c’était mon cas et c’est finalement un être que vous aimez, qui fait parti de vos proches, qui est proche de vous et donc forcément leur départ va venir vous remuer.

Cette mort peut être très brutale, très inattendue mais elle peut prendre différente forme comme arriver à la suite d’une longue maladie ou l’âge. On peut plus ou moins s’y attendre mais ce n’est pas parce qu’on s’y attend qu’on va forcément y être plus préparé, même si on peut avoir le sentiment que ‘là c’est bon, on s’est préparé, on sait que la personne va partir’. C’est pas pour cela qu’on souffrira forcément moins.


On peut réagir de manières très différentes face à la mort : choisir de se couper du monde, d’autres vont plutôt vouloir voyager, certaines personnes vont partir dans les excès, dans l’alcool, les drogues, dans une certaine fuite de la réalité. Il y en a qui vont être très en colère aussi ou se sentir coupable, être dans le déni ou encore dormir énormément, ils vont se sentir complètement vidés par ce qui leur arrive.


D’ailleurs, je pense qu’il serait bien qu’on parle brièvement des 5 étapes du deuil. On peut parfois en trouver 7, certains n’en considère que 5. Moi, je préfère parler des 5 étapes en faisant quelque chose d’un peu plus résumé parce que c’est vraiment pour donner des lignes directrices.

- La 1ère étape, c’est le déni. Donc le déni qu’est-ce que c’est ?

Alors là, on bug, on est complètement en état de choc, on vient d’apprendre la nouvelle en fait et on a l’impression que c’est un mauvais rêve. On refuse d’accepter la situation et il y a une part de nous qui reste persuadée que l’être aimé est toujours là physiquement et que cette réalité que l’on vit n’est pas vraie, comme une réalité alternative en fait. Dans cette phase particulièrement, comme on est en état de choc, c’est difficile en fait, de faire toutes les petites choses du quotidien, les tâches simples, prendre des décisions de base, ça peut tout de suite devenir une montagne. Par exemple, moi, quand j’étais dans cette étape de choc, rien que le fait de cuisiner ou de faire ma vaisselle, ça me demandait des efforts surhumains, c’était vraiment très difficile pour moi alors que ce sont des choses de la vie quotidienne.

- La 2ème étape, c’est l’étape de la colère.

Là, on a bien intégré que la personne est partie, que l’être aimé est parti et on peut du coup se mettre en colère, en vouloir à la vie, ressentir de l’injustice, de la trahison. On peut vivre aussi une colère rentrée et devenir très tendu, limite agressif. On peut en vouloir au monde entier et donc quand on en veut au monde entier, c’est qu’on s’en veut à soi aussi. On peut le ressentir qu’on s’en veut à soi mais ça peut être totalement inconscient et cela peut être lié au fait de se sentir coupable du départ de la personne.

- La 3ème étape, c’est l’étape de la négociation.

En gros, la personne qui a perdu un être cher se dit qu’en ayant fait tel ou tel acte, elle aurait pu faire que les choses soient différentes. Il y a une forme de regret. ‘Ah si j’étais venue là, si je lui avais dit ci, cela aurait peut-être changé quelque chose.’ Notamment quand il y a des suicides par exemple ‘si j’avais été là pour elle, peut-être que cela ne se serait pas passé’.

Et si, et si…Et on se torture l’esprit. Ce qui est fait est fait mais en nous, on est dans une forme de négociation qui ne nous fait pas du bien. Après, quand on a bien ‘négocié avec nous’, qu’on s’est bien autoflagellé, il y a l’étape suivante.

- La 4ème étape, qui est l’étape de la dépression.

Ici, on accepte la perte. On est pas forcément en mesure d’y faire face. On a une sensation de vide, de mal-être. On peut aussi se sentir démuni aussi face à son chagrin. Il y a des personnes qui plongent dans la dépression. On ne voit pas comment atténuer cette souffrance. On arrive plus à vivre normalement et malheureusement, il y a beaucoup de personnes qui s’arrêtent à ce stade et qui n’arrivent pas à dépasser leur souffrance parce que ça les prend vraiment entièrement et peut s’étendre sur une très longue période.

- La 5ème et dernière étape c’est la phase de reconstruction et d’acceptation.

Là on commence de nouveau à s’ouvrir aux autres. On recommence à faire des activités. On recherche des moyens pour sortir de sa peine. Cela se fait graduellement en général et on finit par accepter que c’est la réalité de la vie en fait, qu’on nait et que ça fait parti du cycle de la vie sur cette Terre, de la vie en tant qu’être incarné et on finit par reprendre le cours de sa vie et cela c’est tout un process.


Chacune de ces étapes de deuil a une durée variable en fonction des individus. Il n’y a pas de règles. Pour certaines personnes cela peut prendre des années, pour d’autres cela peut être très rapide et ça peut dépendre du degré d’intimité et aussi de résilience soit la capacité de chacun à rebondir face à ces traumas et nous ne sommes pas tous égaux face à cela.

Et ce n’est pas parce qu’on va vivre avec notre peine pendant des années, qu’on va forcément souffrir plus que quelqu’un pour qui le délai sera plus court. C’est juste que la phase d’acceptation arrivera plus vite.

Le fait que ça se passe plus vite ne veut pas dire non plus qu’on aimait moins la personne qui est partie. C’est juste le process de chacun.


Dans ce live, j’aimerais vous partager mon cheminement qui j’espère pourra vous donner des clés et aussi comment mes croyances par rapport à nos chemins de vie m’ont aidées par rapport à avancer dans mon deuil. Je dis bien avancer parce que vous l’avez peut-être vu mais il y a maintenant 3 semaines, j’ai dû faire face au départ d’un être qui comptait énormément dans ma vie, c’était Cléo, ma petite chatte de 16 ans. C’est son départ qui m’a donné envie de partager avec vous sur la question du deuil.


A la base je n’étais pas du tout chat mais plutôt chien, je n’envisageais pas du tout d’adopter un chat et ce n’était pas ce que j’imaginais pour ma vie mais la vie a fait que nous nous sommes sauvées mutuellement.

Elle est arrivée dans ma vie à un moment où j’étais en pleine dépression, où ça n’allait pas du tout. J’étais en quête de sens, je ne savais plus où j’en étais…Et elle de son côté, c’était un chaton d’un mois et demi qu’on a trouvé. On ne trouvait pas la mère, ni les propriétaires. En plus, il commençait à faire froid, c’était le début de l’hiver. Il y a une très forte connexion qui s’est faite entre nous. Nous étions très fusionnelles toutes les deux et son départ m’a beaucoup impactée. La maladie et la vieillesse nous ont séparées (16 ans pour un chat est environ l’équivalent de 80 ans pour un être humain).


Donc comme je vous l’ai dit au début, il y a différente manière de gérer le deuil. Pour ma part, j’ai eu besoin de m’ouvrir aux autres. Je ne sais pour ceux qui sont passé par là quelle émotion vous avez eu du mal à gérer, parce qu’on est tellement chamboulé qu’on est traversé par plein d’émotions différentes. N’hésitez pas à partager si vous le souhaitez car on est là aussi pour ça, pour partager ce que nous avons vécu.


Une de mes problématiques principales a été la gestion de ma culpabilité. Je me suis posé plein de questions : ‘Est-ce que j’ai fait assez ? Comment est-ce que je pourrai vivre après ?’ Car comme elle était malade, j’ai mis toutes mes compétences de naturopathe en phytothérapie, en homéopathie, ce qui l’a bien soulagée pendant un temps mais, comme on le sait, toute médecine a ses limites. Je l’ai, bien entendu, amenée chez le vétérinaire aussi quand j’ai vu que mes compétences s’arrêtaient là et que je pouvais plus rien faire. Autant la naturopathie que l’allopathie a sa place dans ces moments-là et dans tous les moments d’ailleurs. Mais je me suis toujours demandé : ‘est-ce que je l’ai fait dans le bon timing ? Peut-être que si j’étais plus restée à la maison, elle aurait trouvé la force de rester plus longtemps’. Plein de choses. Plein de choses qui arrivent comme ça.


Et donc comment vivre après aussi. Parce qu’on peut se dire que si je continue à vivre, à rire, est-ce que je ne vais pas me sentir coupable ? Est-ce que je l’aimais vraiment finalement si j’arrive à sourire et à réussir à être bien ? Surtout si on arrive à être dans cet état là peu de temps après le décès, qu’est-ce que ça dit de nous et notre relation à la personne décédée.

Par exemple, moi le lendemain du départ de Cléo, j’ai fait une séance de sophrologie avec une sophrologue, Victoranie Dracon, et les exercices qu’elle m’a fait faire m’ont fait sourire et rire et au moment où j’ai senti l’émotion arriver, je me suis dit : ‘Mais non ! Mais que fais-tu ? Cléo est morte hier et tu ris et tu souris, cela veut dire que finalement tu ne l’aimais pas !’

Il y a eu tout ça qui était là et je me suis demandé ce que je pouvais faire de tout ça au final. Car oui, l’incompréhension, la colère, tout ça, ce sont des émotions qu’on peut ressentir après la mort d’un être aimé.

Et j’ai eu de la chance, j’ai pu discuter avec cette thérapeute qui m’a expliqué le non-jugement de soi, que ce n’est pas parce qu’on continue à vivre qu’on aimait pas l’être qui est parti, bien au contraire.


Il y a d’autres choses qui m’ont aidées aussi à dépasser cette étape de culpabilité. Il y a :

- Les cercles de femmes. Même si j’en propose, je participe aussi à énormément de cercles de femmes parce que je trouve que ça fait vraiment du bien quand on traverse ce type d’épreuve. Ça nous permet de partager sans qu’on se sente jugée, ça nous permet de se sentir reliée, soutenue et moi, cela m’a permis de rester dans le monde des vivants quelque part, de ne pas rester enfermée.

(Oui Lætitia, le déni et la culpabilité aussi, cette culpabilité qui m’a vraiment prise aux tripes pendant un moment)

- La sophrologie car ça permet de gérer l’inconscient avec des exercices physiques des exercices de respiration aussi ce qui m’a beaucoup soulagée.

- La présence de mon entourage, notamment la présence de mon conjoint, de mes amis, de ma famille. Et la clé ici pour moi a été d’accepter que les autres puissent être là pour moi à leur manière. Déjà, on ne peut pas savoir comment on va être, ce qu’on va ressentir quand on est traversé par ce genre d’épreuve et l’entourage ne sait pas trop comment réagir. Même s’ils l’ont déjà vécu, c’est tellement différent d’une personne à une autre et d’un deuil à un autre que finalement c’est pas évident pour l’entourage de savoir quoi faire. Parfois il y a des comportements qui se veulent bienveillants mais qu’on ne prend pas forcément bien. L’idée est de se dire ‘ils font ce qu’ils peuvent, ils essaient de m’aider avec ce qu’ils ont’ et tenter de ne pas se braquer face à ce qu’on est en train de traverser.


Grâce à tous ces éléments, j’ai pu me défaire de ma culpabilité. Le deuil, bien entendu il est toujours là, il prend ‘son’ temps et il y a plein de manières de gérer.

A mon sens, il est nécessaire d’être accompagné dans ces épreuves et l’accompagnement peut se faire de différentes manières.

Les personnes qui sont dans la fuite ou ne souhaitent tout simplement pas en parler parce que ça peut réveiller des choses qu’elles ne souhaitent ou ne peuvent pas affronter de manière consciente, elles peuvent utiliser l’hypnose, la sophrologie, le reiki et tout cela ce sont des pratiques qui vont permettre de toucher l’inconscient et de pouvoir aider la personne en douceur sans qu’elle ait à faire face de manière très frontale, confrontante, à leur rythme.

D’un autre côté, on peut avoir des personnes qui vont avoir besoin de parler, de pleurer, d’extérioriser, d’évacuer leur colère etc. Ces personnes pourront soit se tourner vers ces mêmes thérapies qui pourront de toute façon les aider, soit de consulter un psychologue ou un thérapeute. Il existe une multitude de thérapies dans lesquelles on peut verbaliser et qui vont beaucoup nous aider dans ces moments-là.


Pour aider à dépasser son deuil, on peut aussi mettre en place des petits rituels. Ça permet d’avoir le sentiment de s’approprier un peu son deuil, d’être aussi acteur, de ressentir qu’on ne fait pas que subir. Je ne sais pas si vous en avez mis en place, mais je peux vous dire ce que moi j’ai fait.


J’ai par exemple allumé une bougie blanche en la laissant se consumer jusqu’au bout et cela tous les soirs pendant au moins une semaine. Pendant que la bougie brûlait, je priais pour elle en lui envoyant des énergies d’amour, en demandant qu’elle soit baignée de lumière, merveilleusement entourée pour ce passage. Je crois effectivement en la vie après la mort et cela même pour les animaux. Et cela dépend vraiment des croyances de chacun mais c’est vrai que cette croyance m’a beaucoup aidée sur ce chemin.


Je pense à elle tous les jours, je chante des mantras pour elle aussi. Tout ce que je suis, je l’ai mis au service de ce deuil pour mettre ces petits rituels. Au final, je ne sais pas si c’est plus à moi que ça fait du bien ou si ça lui a fait du bien à elle (aussi !) mais en tous cas, tous ces petits rituels ont permis à ce que les choses se mettent en place petit à petit et deviennent de plus en plus douces et acceptables malgré la douleur.


Ce que je vais dire ne parlera peut-être pas à certains d’entre vous, mais comme je vous l’ai dit, je crois en la vie après la mort et après la mort de Cléo, j’ai découvert des vidéos sur la communication animale d’une thérapeute qui s’appelle Anne-Laure Dallet. Elle est spécialisée et enseignante en communication animale. Je vous recommande vivement ses vidéos sur YouTube. Elles m’ont beaucoup apportée et m’apporte encore beaucoup sur le chemin de l’acceptation et de l’apaisement.

Que vous y croyiez ou que vous n’y croyiez pas, c’est à vous de voir si vous voulez les regarder ou pas. Sachez juste qu’elles m’ont donné beaucoup de clés et m’ont permis de continuer ce travail de libération de la culpabilité que j’éprouvais.

Pour les humains (parce que je ne parle pas que d’animaux !), il y a Daniel Meurois et Anne Givaudan qui ont écrit énormément de livres sur la thématique du chemin de l’âme après qu’elle ait quitté la Terre.

Après c’est pareil, cela reste des croyances. Vous pouvez dire que ce sont de jolies histoires mais en gros, ça peut aider.

Il y a aussi le film Noos Lar (‘Notre demeure’ en portugais) qui est très intéressant du point de vue de l’après vie et c’est un film brésilien que vous pouvez trouver chez Jupiter Film et c’est vraiment une foule de clés et de soulagement.


Je ne sais pas si vous savez mais il y a plein plein plein de manières pour accompagner la mort. D’ailleurs, dans d’autres cultures, quand une personne décède, on fait la fête, on célèbre la personne et le corps est encore là. La personne n’est ni enterrée, ni passée par le crematorium encore. Pendant cette fête, les gens vont venir toucher le corps, lui parler, l’embrasser. Ils viennent lui dire aurevoir et tout cela se passe dans le physique.

Bon, moi je n ‘ai pas fait la fête à la mort de Cléo. On est dans une culture francophone, européenne où le poids du deuil n’est pas vécu de la même manière. Ce que je voulais partager avec vous, c’est que j’ai eu un besoin tactile vis-à-vis du corps de Cléo qui m’a beaucoup étonné. Je me suis sentie très bizarre car je n’avais pas forcément fait le lien avec d’autres cultures à ce moment-là.


Tout ça pour vous dire qu’on ne sait jamais comment on va réagir. Peut-être que vous aussi vous avez eu ce besoin de toucher le corps de la personne aimée qui est partie. Ou alors ça vous a dégouté ! Ou même fait peur !

Il y a tellement de manière de réagir. De mon côté, j’ai donc eu le besoin de la toucher, de la sentir pour lui dire aurevoir, avant de l’enterrer. J’ai vraiment eu besoin de ce process pour accueillir que l’âme n’était plus dans le corps et vraiment m’imprégner des derniers moments physiques que j’avais avec elle.


En fait, on utilise tout ce qu’on peut pour pouvoir être dans l’acceptation de ce qui est et mon conseil, c’est vraiment : « Vivez les choses telles que vous les ressentez ! ».

Si vous envie de toucher, touchez !

Si vous avez envie de chanter, chantez !

Si vous avez envie de pleurer, pleurez !

Et faites les choses surtout pour ne rien regretter car plus vous allez vous brider, plus derrière, vous allez difficilement vivre ce deuil.

S’écouter c’est vraiment le maître mot dans cette situation là et l’idée, c’est vraiment de vivre et d’accueillir son chagrin en tentant autant que possible de continuer à vivre et de continuer à faire parti du monde des vivants.


On nous dit souvent : ‘est-ce que l’être aimé aurait voulu te voir aussi mal ? Est-ce qu’il n’aurait pas voulu te voir heureuse ? et en fait…Si forcément ! Mais ce n’est pas parce qu’elle est partie et qu’on entend cela, qu’en un claquement de doigts, on va être heureux, souriant, à repartir dans la vie.

Il y a vraiment tout un process à accueillir qui est là. Alors ça peut être difficile pour certains mais l’idée est de ne pas réprimer sa tristesse mais de la vivre car c’est en la vivant qu’on va la dépasser.

Et voir la vie et les personnes qui sont encore là, avec nous, je pense que c’est vraiment essentiel. Je pense notamment à des personnes qui malheureusement ont perdu un enfant. Quand on perd un enfant, ça peut complètement détruire un parent. Il peut arriver qu’il y ait plusieurs enfants et le fait de perdre un enfant fait que le deuil, la douleur nous enferme vraiment et on « oublie » de voir qu’on a encore d’autres enfants qui sont là, qui ont besoin de nous, qui ont besoin qu’on s’occupe d’eux.


La vie continue envers et contre tout.


Je sais qu’il n’y a pas de règle mais trouver son rythme, y aller à sa façon, en tentant de trouver un équilibre tant bien que mal dans tout ce qu’on va traverser, ne pas se juger font partie des choses importantes et personne, PERSONNE, ne peut juger du temps dont on a besoin pour digérer tout ça. Parce que c’est tellement personnel que cela ne peut venir que de vous et vous-même !


Autre chose, ce n’est pas parce qu’on continue à vivre qu’on a oublié la personne. Ce n’est pas parce qu’on continue à vivre qu’on aime pas la personne ou qu’on ne l’a pas aimée, que l’intensité d’amour qu’on ressent pour cette personne qui est partie n’est pas si élevée que ça.

Je pense que c’est important de l’intégrer, que ce n’est pas parce qu’on va beaucoup pleurer et être mal, qu’on va rendre hommage à la personne décédée. C’est justement en étant vivant qu’on va lui rendre hommage et c’est aussi pour cela que ce process est vraiment important. C’est important de le vivre et d’être à son écoute sans perdre de vue qu’à un moment donné, le fait de retourner à la vie, c’est aussi important, voir plus important que de pleurer, que de suivre son propre process aussi.


Je pense que j’ai fait à peu près le tour de ce que je voulais vous partager.


Je ne vous dis pas qu’aujourd’hui, je ne pleure plus, mais j’accepte ce qu’il se passe et je fais de mon mieux. J’avance un jour à la fois, un pas à la fois en essayant d’être au mieux à mon écoute. Parfois il y a des pleurs qui remontent. D’ailleurs tous les jours, j’ai ma petite minute émotive, oui…Je suis très très émotive en ce moment. Ça peut être un mot, une phrase, une musique ou un silence. Il n’y a vraiment pas de règle. D’ailleurs je me suis demandée si pendant le live, une émotion allait remonter ! Parce que c’est possible en fait…On ne maîtrise pas, ou du moins, moi je n ‘ai pas envie de maîtriser parce que j’avais envie de vivre pleinement les choses. Donc j’ai toujours une petite émotion qui remonte, des larmes et puis je continue à vivre. Voilà où j’en suis moi aujourd’hui.


Est-ce que dans tout ce que j’ai dit, il y a une chose qui n’est peut-être pas claire ou un partage, un témoignage que vous souhaitez faire ?

Là j’ai vu que @naturellementbienbyvicto, toi aussi tu as eu ce besoin de toucher le corps de la personne partie pour pouvoir lui dire aurevoir une dernière fois. Et oui, on est plusieurs personnes à l’avoir vécu comme ça.

Je me sens moins seule du coup ahah ! Dans cette manière de vivre le deuil qui n’est pas la seule encore une fois.


Alors, il y a Lauriane qui m’avait posée une question : « Comment prendre soin de quelqu’un qui pleure beaucoup et que faire concrètement pour la consoler ? »

Je vais vous parler de mon expérience. Pour moi, l’attitude qui m’a le plus aidée, cela a été le fait que la personne qui vienne m’aider ne dise rien, qu’elle soit juste là, dans l’accueil. Le 1er jour, j’étais vraiment sous le choc et le fait d’être là, à l’écoute, dans l’accueil de ce que j’avais à partager, ça m’a vraiment fait du bien. Vous pouvez juste être là et si la personne ne parle pas ou pleure, vous pouvez lui envoyer de l’amour en vous centrant sur votre cœur, vraiment le visualiser et rien que ça, vous allez émaner cette bienveillance et cela va forcément aider la personne en face.

Vous pouvez aussi l’aider par des gestes simples. Ca peut paraître bête mais quand on est sous le choc comme ça, après la disparition de quelqu’un, tous les gestes simples du quotidien, les prises de décision, cela devient tellement difficile que si vous cuisinez pour elle, vous lui faites sa vaisselle, vous l’aidez dans les petits trucs qui peuvent paraître anodins, ça, cela peut vraiment aider la personne à…Peut-être pas à avancer mais du moins, à l’instant T, se sentir soutenue. Parce qu’à l’intérieur dans cette phase de choc, de sidération, on est tellement coupé de tout que ces petites choses peuvent vraiment aider.


J’avais d’autres questions : « Comment réagir face à quelqu’un qui est débordé par ses émotions ? »

On peut tenter de mettre une main sur l’épaule. Soit cela peut aider la personne à venir dans vos bras pour pleurer, vider ce qu’elle a à vider, puis vous allez voir si elle un mouvement de recul où elle va avoir besoin d’être à l’intérieur d’elle-même ou si elle va accepter de se laisser aller avec vous. L’idée est vraiment de la laisser faire. Vous pouvez tenter de lui ouvrir des portes mais c’est à la personne en souffrance de voir ce qu’elle accepte en fonction de là où elle en est, en fonction de qui elle est. De mon côté, avant la perte de Cléo, j’ai dû faire face à la perte de beaucoup de personnes. Comme je l’ai dit au début, on le vit tous à un moment ou à un autre. Par exemple moi à 15 ans, j’ai perdu ma meilleure amie dans un accident de voitures et ma manière de gérer le deuil à ce moment-là, c’était par l’agressivité. J’étais énormément en colère. Pendant un mois, j’ai été horrible avec mon entourage…Et d’une agressivité, d’une susceptibilité. Je mordais littéralement ! Et au bout d’un mois, j’ai mon copain de l’époque qui m’a dit de manière très bienveillante, très douce : « écoute, je ne comprends pas pourquoi tu t’énerves comme ça parce que je ne t’ai rien fait ». Et le fait qu’il le dise de cette manière-là, avec amour, a tout débloqué à l’intérieur de moi. Alors, il n’y a pas de recette magique mais moi, cela a fonctionné comme ça. J’ai ensuite pu accueillir et commencer mon deuil ou du moins l’étape de me dire que je ne pouvais rien faire et qu’elle était vraiment partie.

Et ça, cela a pu se faire grâce à la douceur et la bienveillance, malgré mon agressivité. Donc c’est l’amour qu’on m’a donné, malgré mon agressivité, qui m’a permis à moi de me reconnecter justement à cet amour, de me reconnecter à cette douleur et de pouvoir faire mon process.

J’ai aussi perdu un de mes oncles avec qui je m’entendais bien, tous mes grands-parents, et à chaque fois, c’était différent. C’est donc difficile e donner une recette mais le fait d’être là, de ne pas rester seule, c’est quand même quelque chose que j’ai retrouvé au travers de tous mes deuils en fait.

Il y aussi quelque chose que je voulais vous partager, c’est que 3 semaines après le départ de Cléo, j’ai rencontré une personne et en discutant, j’ai abordé le sujet du départ de Cléo. Et elle m’a dit à plusieurs reprises et avec beaucoup de bienveillance qu’elle était désolée de ce que je vivais, de ce que je traversais. Elle avait vécu quelque chose de similaire, la perte d’un chat de qui elle était très proche et ce que je vivais la touchais. Mais toute son émotion, je la percevais tellement cela m’impactait aussi au final. Donc, quand elle m’a dit pour la 1ère fois, je suis vraiment désolée pour ce que tu vis, je lui ai répondu « Merci ». Et c’était un vrai merci. Mais après, elle me l’a dit une 2ème fois, une 3ème fois, une 4ème fois, et là ça me replongeait systématiquement dans ma souffrance. Je n’en pouvais plus et j’ai fini par lui dire « s’il te plait, arrête de me dire que tu es désolée parce que sinon je vais pleurer. »

Je me reconnecte à cette douleur et ce n’est pas que je n’ai pas envie de la vivre mais je n’ai pas non plus envie qu’elle tourne en boucle dans ma tête non plus. Je sais qu’elle est partie, je sais qu’elle n’est plus là. De temps en temps, je ne vais pas bien, je l’accueille, mais je n’ai pas besoin qu’on me le répète non plus.


Et ça fait, cela fait échos à une autre question qu’on m’a posée : « Est-ce qu’il faut éviter de parler de cet être cher ? Même des années plus tard ? Est-ce qu’il vaut mieux changer de sujet ? Est-ce qu’il vaut mieux pousser la personne à en parler ? »

Je pense que là, il faut laisser les choses venir naturellement. Eviter de parler de la personne décédée non. Si ça vient, ça vient ! Mais il faut que ça vienne naturellement, il ne faut pas se dire « Ah ben là, je vais l’aider à dépasser son deuil en l’obligeant à vider tout ce qu’elle a à vider ! »

Et bien non ! Parce qu’on ne sait pas comment elle vit le deuil et alors on va changer de sujet mais non…Parce que du coup, on va être dans l’évitement et ce ne sera pas juste non plus. Donc si ça vient naturellement, ça vient naturellement. Si la personne pleure, c’est qu’elle avait à pleurer. Vraiment accueillir les choses avec le plus de naturel possible sans chercher à « gérer le problème de l’autre ».

L’aider, c’est vraiment présent, être dans l’accueil de ce qui arrive, C’est surtout ça la clé.

Bon, je crois que la manière dont j’ai dit les choses en cette personne, en lui exprimant « stop, parce que sinon là je vais pleurer », l’a vraiment mise mal à l’aise, que je le verbalise de cette manière-là et comme je le disais tout à l’heure, j’étais très émotive et je n’avais envie non plus de pleurer toutes les 2 mn. Je veux bien vivre mon deuil mais je n’ai pas envie de pleurer toutes les 2 mn.

J’accueille mon chagrin car je ne veux pas qu’il s’engramme en moi parce que, pour les personnes qui le savent, quand on ne vit pas ses émotions, cela finit par se traduire par des pathologies dans notre corps. C’est l’approche de Michel Odoul, de Jacques Martel, de Lise Bourbeau…de plein de personnes qui sont connues dans ce domaine-là.

Donc j’accueille mon chagrin mais je ne l’appelle pas et je ne cours pas après. Quand il se manifeste, je le laisse prendre sa place mais je continue à vivre, je continue à célébrer la vie parce qu’aujourd’hui, je suis entourée de vivants et eux sont encore là. Voilà ce que j’essaie donc de mettre en place à mon niveau.


Si vous avez encore des questions, allez-y. Je vais regarder rapidement vos commentaires.

Ah, il y a des personnes qui parlent en anglais qui sont venus…For those who speak English, I am really sorry but this live is in French. Maybe, one day, I’m gonna do one in English ! But it’s not today.


A priori, j’ai répondu à tout, il n’y a plus de questions je pense. Donc merci à tous pour votre présence. Merci pour votre écoute. J’espère que mon partage vous aura parlé, vous aura aidé et pour les personnes qui le verront en replay, n’hésitez pas à poser vos questions, j’y répondrai de la même manière.


Merci à tous, prenez soin de vous et à bientôt !

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